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5 octobre 2016

Pascaline Victoire Chacha, ancienne journaliste, membre de la Pfid: Une ‘’Nostalgie’’ qui manque à l’écran

Si l’univers médiatique béninois a connu une femme qui a su, durant toute sa carrière, faire preuve d’assiduité et d’humilité, c’est bien Pascaline Victoire Chacha. Journaliste à la retraite à l’Office de radiodiffusion et télévision du Bénin (Ortb), elle est actuellement Vice-présidente du Conseil d’Administration de la Plateforme des femmes aux instances de décision (Pfid), Trésorière générale du Conseil d’Administration de la Maison de la Société civile, membre fondateur de Rifonga Afrique et Rifonga Bénin.

 

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Pascaline Victoire Chacha ou la nostalgie ! Oui, ‘’Nostalgie’’, puisque c’est la toute dernière émission que la journaliste de renom a conduite avant son admission à la retraite. Tout téléspectateur fidèle aux programmes de diffusion de la chaîne nationale dans les années 1999 doit pouvoir se souvenir de cette sirène au timbre vocal hypnotisant. Même le plus jeune d’alors ne lâchait pas d’une semelle ‘’Nostalgie’’. Toujours souriante et ouverte au dialogue, Pascaline Victoire Chacha est d’une simplicité sans pareille, le tout couronné par une humilité hors pair. Avec sa boisson préférée  ‘’Coca-Cola’’, elle a une journée assurée. Elle n’est pas de nature à forcer le destin. Elle s’est appropriée la conception stoïque qui consiste à se contenter de ce qu’elle est et de ce qu’elle a. Bref, elle incarne l’humilité, la détermination et la volonté d’évoluer. Même à plus de soixante ans, elle garde un sourire rayonnant et ses principes.

Issue de la lignée coloniale, Pascaline Victoire Chacha est mariée et mère de deux enfants. Après son Baccalauréat série A4 en 1974, elle s’inscrit en 1ère année de Capa à la Faculté des sciences juridiques économiques et politiques (Fasjep), logée au hall des congrès, le bâtiment qui a abrité la primature. Elle nourrissait ainsi l’ambition d’être avocate. Les cours ont été ensuite délocalisés à l’Université nationale du Bénin (Unb) à Abomey-Calavi. Mais, compte tenu des contraintes liées à la distance et l’état de la route entre son domicile à Akpakpa et l’Unb et aussi à l’emploi du temps, elle a dû abandonner les cours. Ainsi,  en 1975, elle a pris part au concours de recrutement des agents à la Radio Dahomey, actuel Office de radiodiffusion et télévision du Bénin (Ortb) et réussi brillamment aux épreuves. «Il fallait choisir en son temps entre l’animation et le Journal parlé. Et moi, j’ai choisi l’animation, car j’adore initier et créer. Mon seul souhait était d’accrocher mes auditeurs», se rappelle-t-elle avec nostalgie.

Travail soigné !

Pascaline Victoire Chacha avait donc atterri dans un environnement où la liberté de presse n’était pas la chose la mieux partagée, puisque le ministère de l’information et de la communication était confié au Colonel Azonyiho. Et pour échapper aux répressions du régime marxiste-léniniste, l’application au travail était de mise. Ecorcher le nom d’une autorité à l’époque ou donner une information douteuse est synonyme de traque et de torture. La moindre erreur était fatale. «Il n’y avait pas cette liberté de presse. Il fallait essayer de rester dans la juste mesure pour ne pas tomber sous les coups de la répression. Il faut savoir parler en ce temps-là», confie-t-elle. En un mot, il fallait tourner sept fois sa langue avant de parler. D’ailleurs, ses aînés du côté de la session Rédaction ont gardé de mauvais souvenirs dans les années 72 du régime en place. Pascaline Victoire, quant à elle, veillait au grain. En dehors de tout ceci, elle aimait son travail. Elle était animée d’une certaine volonté et de la hargne de réussir ses émissions. Et c’est certainement ce qui l’a tiré d’affaire. «J’étais l’infatigable. A la radio à l’époque, l’antenne démarrait à 5 heures 15 minutes. Je me réveillais à 3 heures 30 minutes. Et je n’étais pas seule. Le conducteur doit passer avec toute l’équipe me chercher.  Et j’étais la première à me réveiller, compte tenu de la distance qui sépare mon domicile de la radio…. », a-t-elle souligné.

Auteur de plusieurs émissions

Dans sa dynamique de mieux s’appliquer, Pascaline Victoire Chacha a animé plusieurs émissions. Au nombre de celles-ci, il y a l’émission ‘’Midi-ambiance’’. Et en janvier 1980, elle a été mutée à la télévision nationale en tant que présentatrice de Programmes et en même temps présentatrice du dernier journal télévisé. Et compte tenu des difficultés liées à l’ambiance au travail et à son état de santé, elle a demandé à retourner à la radio. « Après cela, j’ai initié une émission interactive dénommée ‘’Ménage en musique’’ sous le pseudonyme de ‘’Petit ami’’ qui se déroulait du lundi au vendredi.  Et puisque c’est une occasion de réponses aux problèmes sociaux, j’invitais les vendredis, un spécialiste qui vient donner des réponses aux préoccupations des auditeurs», raconte-t-elle. Au lendemain de la Conférence nationale des forces vives de la nation, c’étaient les élections présidentielles. L’Ortb avait besoin de personnel pour couvrir cette période.  Et compte tenu de l’impératif du moment, Pascaline Victoire a été dépêchée pour servir la Rédaction.  Elle devait assurer la couverture médiatique des candidats à la Présidence de la  République et autres reportages. Ensuite, elle présentait le Journal Parlé. « Je présentais le journal de 7 h 15mn et de 22h 15mn. Après cela, j’ai présenté Bénin Monde Actualité à 13 h et 20 h 30. C’était pour moi un plaisir de m’exercer aussi à ce travail », confie-t-elle. De la radio, Pascaline Victoire a été nommée Chef service marketing pour la Radio en 1999 au niveau de la direction des relations publiques. « Honnêtement, je ne voulais pas de ce poste. Je préférais rester active sur le terrain tout le temps ». Malgré son nouveau poste, elle animait de l’autre côté de la télévision, l’émission ‘’Nostalgie’’, le dernier souvenir des téléspectateurs béninois avant son départ à la retraite en 2004.    

Le journalisme, un risque ?

Pascaline Victoire Chacha a eu un parcours professionnel exemplaire, mais cela a failli déteindre sur sa vie conjugale. A l’en croire, il lui arrivait d’avoir des disputes avec son époux, qui s’imaginait qu’elle lui était infidèle. «Il y a un agent de la poste du Bénin qui m’écrivait par la poste sous le vocable de ‘’Pasco Vivi’’. Or ce monsieur était un malade mental, mais il travaillait à la poste du Bénin. Un jour, j’y suis allée, accompagnée de mon époux,  retirer un courrier recommandé. Et c’est là qu’un autre agent du guichet m’expliquait que son collègue était en réalité un malade mental. Ce n’est qu’après cela que mon époux a retrouvé tous ses sens », raconte-t-elle. Aussi, Pascaline Victoire, comme toute autre femme, faisait également l’objet de harcèlement au travail. Mais, à l’en croire, le bon sens recommande que l’amour se vit entre deux, et non entre dix. « Il faut que l’amour soit réciproque, nous avons l’amour en permanence avec Dieu, alors que l’amour entre l’homme et la femme est sur consentement. Moi, j’ai été toujours catégorique là-dessus. Il faut que les deux s’acceptent, sinon ça ne marchera jamais… J’ai répondu une fois à l’un de mes responsables de l’Ortb que je préfère me donner à un chien qu’à lui. On ne peut pas se jeter dans les bras de n’importe qui et n’importe comment », a-t-elle dit. Et au regard de ses expériences, elle reconnaît que le métier comporte beaucoup de vices.

Activiste des droits de la femme !

Sur un autre plan, Pascaline Victoire cultivait les valeurs éthiques et morales, même après la retraite. D’ailleurs, au lendemain de son admission à la retraite, elle n’est pas restée inactive. Immédiatement, elle s’est engagée pour la défense des droits de la femme. A ce titre, elle est actuellement Vice-présidente du Conseil d’Administration de la Plate-forme des femmes aux instances de décision (Pfid), Trésorière générale du Conseil d’Administration de la Maison de la Société civile. Aussi, fait-elle partie des membres fondateurs de Rifonga Afrique en juillet 1996 et de Rifonga Bénin en janvier 1997.  La Pfid, selon elle, a pour objectif de coacher toutes les couches de la société (femmes, jeunes et hommes) sur la représentativité des femmes dans les grandes instances de décision, et surtout amener les grands décideurs à comprendre l’importance de la femme dans la gestion de la cité. A ce sujet, Pascaline Victoire pense que c’est un travail de longue haleine, mais qui portera  sûrement ses fruits. Et avant d’atteindre cette étape de sa vie, elle a dû marcher sur des épines. Elle recommande alors aux jeunes d’en faire autant, car selon elle, le bonheur ne s’offre nullement sur un plate

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